Newsletter #11

Soñj*...

Exceptionnellement, nous avons choisi d'envoyer la newsletter mensuelle avec un tout petit peu d'avance. En raison du contexte politique qui nous touche particulièrement, et en tant qu'entrepreneurs engagés, nous ne pouvions pas manquer de nous exprimer sur la situation actuelle.

Si nous avons décidé de créer notre entreprise, c'est autant pour gagner notre vie que pour tenter d'apporter notre petite contribution à un changement de modèle que nous souhaitons voir advenir dans notre société, voire, soyons fous, dans le monde. Les "miettes" espèrent faire bouger un peu les choses, à la manière du colibri. (1)

Nous n'irons pas par 4 chemins: le Rassemblement National véhicule des idées que nous ne partageons pas. Son accession au pouvoir, à quelque niveau que ce soit, aurait un impact dramatique sur plusieurs aspects de nos vies, à commencer par nos droits et nos libertés.

Quand le changement climatique (2) devrait être au centre de nos préoccupations, le RN place dans son discours des déclarations climato-sceptiques.

Quand les droits des femmes et des minorités sont encore trop souvent bafoués, et alors que le chemin à parcourir est encore long pour atteindre une vraie égalité, le RN véhicule des discours réactionnaires sur ces sujets.

Quand les inégalités sociales et économiques s'accentuent, le RN n'a pas de proposition concrète et chiffrée pour avancer vers une société plus juste.

Remettons-nous en tête l'Histoire: partout dans le monde, quelles que soient les époques, la montée des extrêmes n'a JAMAIS conduit à une société plus égalitaire, n'a JAMAIS rendu les peuples heureux. Elle a par contre TOUJOURS mené à des catastrophes. Ne commettons plus les mêmes erreurs.

Il existe plein de façons de contribuer à changer le monde:

- choisir à qui l'on donne son argent et à quoi il va servir, lorsqu'on le dépense ou qu'on le place.

- avoir des engagements militants: dans des associations, des syndicats, ... Ou plus simplement s'ouvrir aux autres, faire collectif.

- se poser des questions sur notre impact social et environnemental, comme par exemple:

Est-ce que ce que je fais répond à un besoin vital ou à une envie?

Est-ce que mes actions laisseront une trace positive, négative ou nulle de mon passage sur cette terre?

Est-ce que cet objet que j'achète a été fabriqué de manière propre et équitable?

Est-ce que cette énergie que je consomme génère des nuisancesou des déchets, et si oui, de quelle nature et à quel endroit?

Est-ce que cette ressource que j'utilise pour moi-même va privermon prochain d'une ressource essentielle à sa survie?

- et bien sûr, choisir consciencieusement à qui l'on donne sa voix lorsque l'on vote.

Tout ceci nécessite un effort, du courage, de la droiture. Soyons responsables, et surtout n'oublions pas de rêver.

Ici on ne parle pas de "frontières", ni de "préférence nationale", mais de communauté humaine. On ne hiérarchise pas le vivant. On considère qu'un territoire ne nous appartient pas, mais qu'on en est les garants. On y vit, on y est de passage, et on se doit de le laisser agréable pour les suivants. Nous considérons les autres humains comme des partenaires, des personnes avec qui interagir pour maintenir la vie: la nôtre, celle de nos proches, celle des autres vivants humains ou non. Notre plus grande peur n'est pas celle de l'autre, mais bien celle de tous couler dans le même bateau. Tous.

Aussi, le 30 juin et le 7 juillet prochains, avant de glisser notre bulletin dans l'urne (car oui nous allons le faire, c'est un droit et surtout un devoir), nous nous poserons cette question: quel sera le meilleur choix pour créer un monde vivable et désirable, pour nous et pour les générations futures? Pour les Français et pour les autres humains de ce monde? Pour les humains et les autres vivants?

Et si tout cela nous semble confus, que nous nous sentons perdus parmi tous ces discours, parmi ces personnalités politiques qui s'agitent, parlent, parfois s'insultent ou font preuve d'une mauvaise foi sans vergogne, posons-nous de temps en temps avec un livre. Pour savoir, pour se documenter, et finalement se faire notre propre idée.

Chez Bruzhun, nous avons une petite anthologie personnelle, dans laquelle nous nous replongeons régulièrement quand les temps se troublent. Nous vous la partageons ici (liste non exhaustive bien sûr).

Essais:

- Ecoute, petit homme - Wilhelm Reich

- Indignez-vous! Et A nous de jouer! - Stéphane Hessel

- La désobéissance civile - Henry David Thoreau

- Penser par soi-même - Guide de résistance - Harald Welzer

- Raviver les braises du vivant - Baptiste Morizot

- Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) - Initiation à la communication non-violente - Marshall B. Rosenberg

- Vers la sobriété heureuse - Pierre Rabhi

Romans:

- 1984 - George Orwell

Bandes dessinées:

- Un autre regard sur le climat et La charge émotionnelle et autres trucs invisibles- Emma

- La recomposition des mondes et Petit traité d'écologie sauvage - Alessandro Pignocchi

- Un clou dans le bec - Maxime Poisot, Emmanuelle Teyras

- Le rapport de Brodeck - Manu Larcenet (adaptation du roman éponyme de Philippe Claudel)

Art:

- Vous représentez un niveau de menace acceptable, vous le sauriez si ce n'était pas le cas - Banksy

Médias indépendants:

- La revue Silence!, dont nous sommes dépositaires

- Le média en ligne Reporterre

Et pour sortir des lectures, l'excellent podcast de Binge Audio: Les couilles sur la table.

Et vous, quelles sont les lectures engagées qui vous inspirent, vous font rêver?

"Tu finiras par te rendre compte que pour ta vie, une bibliothèque a plus d'importance qu'un combat de boxe, qu'il vaut mieux se promener dans les bois pour réfléchir que parader, qu'il vaut mieux guérir que tuer; qu'il est préférable d'afficher une saine confiance en soi que des "sentiments nationaux", que la modestie l'emporte sur les hurlements patriotiques et autres." - Wilhelm Reich

Et non, pour une fois il n'y a pas d'images pour animer cette newsletter, car l'espoir et le rêve ne s'illustrent pas, ils s'inventent dans nos têtes et dans nos coeurs.

* = pensée

(1) Si vous ne connaissez pas encore encore la légende du colibri, petite synthèse rapide ici.

Ou sinon vous pouvez retrouver ce très beau conte dans toute bonne librairie (indépendante bien sûr).

(2) Démontré de manière irréfutable par la communauté scientifique dont les travaux sont "synthétisés" par le GIEC, Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat